jeudi 2 avril 2009

Black-out des medias contrôlés par les Juifs



Le black-out médiatique sur ce document secret assez surprenant prend un sens et donne un crédit imprévu à l’affaire. L’enquête audacieuse de la CIA, sans doute commanditée du temps de l’administration Bush, ressort à point nommé sous l’effet d’une fuite organisée.



Deux semaines après les révélations du rapport secret de la CIA concernant les « incertitudes sur l’avenir de l’Etat israélien » commenté par Franklin Lamb, avocat nord-américain dans une chaîne privée, on observe le même silence gêné dans les médias habituellement réactifs sur tous les sujets qui touchent à ce pays. Quelques rares réactions ont toutefois été relevées ici et là non pour démentir, mais pour mettre à l’index le magistrat jugé hostile aux thèses sionistes. Mais l’homme n’est pas l’auteur de l’analyse. Il s’agit de toute évidence d’un message non codé à l’adresse des stratèges israéliens du chaos qui aspirent toujours à un pays avec une gouvernance apocalyptique. Certains membres influents de la commission des renseignements du Sénat américain ont reçu ce rapport qui développe une série de facteurs objectifs annonciateurs d’une fatalité inscrite dans les principes fondateurs de cet Etat. En tout état de cause, ces prévisions ne sauraient être jugées comme une offensive anti-israélienne sachant le statut privilégié de l’Etat juif au sein de la classe dirigeante américaine et les vieilles alliances qui scellent la CIA au Mossad. Mais voici que le vent tourne du côté de l’opinion publique américaine et en Europe. Au sein de l’Union européenne, des voix s’élèvent pour rappeler Israël à l’ordre et l’obliger au respect de ses engagements en termes de droits de l’homme.

L’enjeu consiste en un volume d’échanges de 25 milliards d’euros. Et ces privilèges risquent la remise en cause, sous l’effet des pétitions en vue d’en finir avec la politique d’arrogance. L’analyse de la CIA, qui se fonde sur des paramètres politiques économiques et sociologiques, évalue la fracture comme un avertissement que les dirigeants israéliens devraient prendre au sérieux, rapporte l’avocat sur la chaîne Press TV. Les arguments se basent sur des éclairages politiques internes et externes et des facteurs psychologiques pertinents, notamment les sentiments de désarroi qui s’emparent de nombreux israéliens qui aspirent à un mieux-être. Les déçus de l’idéal sioniste se recrutent notamment parmi la masse des 500 000 porteurs de passeports américains qui vivent en Israël et nourrissent le secret projet de retourner aux USA ; l’ancienne patrie aux valeurs sûres. 300 000 d’entre eux sont originaires de la seule Californie. Le même sentiment s’empare du million et demi de juifs originaires de Russie. L’étude met en exergue un indicateur qui ne trompe pas, à savoir la hausse des demandes de passeports auprès des autorités d’Europe occidentale et les Etats-unis. Le rapport de la CIA prévoit ainsi un exode de 2 millions de Juifs dans les prochaines 15 années. C’est un chiffre colossal pour une population de 7 150 000 habitants, dont 5 415 000 Juifs, selon le recensement de 2007. Elle révèle une baisse de natalité chez les femmes juives à 2,8 enfants contre 3,7 chez les femmes palestiniennes. La croissance démographique de la population palestinienne est prise en compte par l’état-major israélien comme un objectif militaire et ne s’embarrasse d’aucun scrupule pour mener à Ghaza une conduite d’infanticide d’une sauvagerie rarement égalée. Ces crimes laissent des effets auprès de l’opinion mondiale.

432 enfants ont été tués au cours des raids contre Ghaza et, souvent, ils ont été froidement abattus à bout portant. Le blocus contre une population d’un million et demi de personnes enserrées continue son œuvre mortelle, en particulier sur les femmes et les enfants. L’analyse américaine prévoit un déplacement de la solution à deux Etats vers un Etat unique, seule solution pour empêcher l’apartheid tout en permettant le retour des réfugiés palestiniens de 1947 / 48 et 1967 comme condition à une paix durable dans la région. Cette notion d’Etat unique que la CIA reprend à son compte est apparue en novembre 2007 dans la déclaration de Londres, signée par un grand nombre d’intellectuels. L’idée gagne les esprits, notamment aux Etats-Unis où elle est soutenue dans les campus. Le rapport de la CIA considère l’ancien modèle sud-africain de l’apartheid similaire à la situation politique et sociale qui prévaut actuellement en Israël où les Palestiniens sont soumis au même régime de séparation raciale. Ce déni de justice, basé sur la spécificité ethnique et religieuse, est l’un des fondements du sionisme. Il détermine la politique de terreur génocidaire contre le peuple palestinien depuis 60 ans. C’est un facteur de blocage pour toute solution de paix. Bon nombre de dirigeants israéliens l’ont compris. Mais aucun d’entre eux n’a le poids charismatique suffisant pour défier ouvertement une partie de l’opinion israélienne, surchauffée par les discours rabbiniques qui ouvrent droit à un sentiment de toute puissance et d’impunité. Les dirigeants de l’Etat hébreux ont-ils eu connaissance des conclusions de la CIA ? Sans aucun doute. En janvier déjà, Ehud Olmert, Premier ministre sortant, a osé dire que « si le jour où la solution à deux Etats s’effondre et que nous devons faire face au même style de combat qu’en Afrique du Sud, concernant l’égalité des droits de vote, alors pour l’Etat d’Israël c’est fini ». Ce constat à lui seul résume et confirme les thèses de la CIA sur l’avenir d’Israël.



Par Rachid Lourdjane

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