Claude Raymond, lectrice du Nouvel Observateur, revient sur la polémique suscitée par l'annulation du spectacle d'Arthur à Vals-les-Bains
Je m’appelle Claude Raymond, c’est moi seule qui ai interpellé Arthur à Vals-les-Bains, j’ai le droit de m’exprimer face à l’emballement dément et à l’accusation d’antisémitisme dont les médias ont fait leurs choux gras depuis un mois. A Vals-les-Bains, où la configuration est particulière (casino, théâtre et bar donnant sur un hall à entrées multiples), c’est la police qui a interdit l’entrée du théâtre, et c’est Arthur lui-même qui a annulé son spectacle. Notre manifestation, sans le moindre soupçon d’antisémitisme, était pacifique et d’ailleurs la police n’a procédé à aucun contrôle d’identité. Deux journalistes du Dauphiné libéré étaient présents et ont relaté correctement l’événement dans son édition du 18 janvier 2009. La dépêche de l’AFP était également exacte. Alors, pourquoi tous ces mensonges : journalistes sans éthique ou volonté délibérée de tordre la vérité ? Mesdames et Messieurs les journalistes, c’est à vous que je pose la question !
Revenons à Vals-les-Bains, après une heure d’attente, Arthur s’est présenté en victime : « On m’attaque pour ma religion, je suis juif ». Je suis juive aussi, je le lui ai dit, il m’a regardée et c’est bien la première fois que ses yeux exprimaient un sentiment, une haine féroce. Il y a eu ensuite son texte dans Le Monde. « La haine des incendiaires des âmes », une longue pleurnicherie victimaire et pas un mot sur son soutien (ou pas) à l’Etat d’Israël. Et j’ai enfin compris. Sous son air benêt se cache un redoutable mariole, et quoi de mieux pour booster son spectacle, qui n’attire pas les foules (à ce qu’on dit), que de jouer sur le communautarisme des uns et la solidarité contre l’antisémitisme des autres. Pain bénit !
J’ai tenté, sans résultat, de joindre des rédactions pour rétablir la vérité et surtout pour faire comprendre qu’il est irresponsable d’assimiler le refus du sionisme assassin à l’antisémitisme. Les vrais antisémites sont toujours là et vous ne serez plus crédibles en hurlant au loup quand ils se déchaîneront.
Je suis juive, petite-fille de déportés morts à Auschwitz, enfant cachée pendant l’Occupation, traitée de « sale youpine » toute mon enfance et victime d’une campagne antisémite dans mon joli village de l’Ardèche il y a vingt ans, j’y ai laissé mon entreprise, une variante de « rumeur d’Orléans ». Je connais les ravages du véritable antisémitisme en France, je doute fort qu’Arthur comprenne de quoi je parle, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec la religion dont il se réclame et qui relève de la sphère privée, je suis athée et mes grands-parents venus de Pologne, Icek et Rosa Rosenberg, n’étaient pas religieux non plus…
Je suis membre de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix). Les médias (presse, radios, télés) ne peuvent continuer à dérouler le tapis rouge à tous les Français sionistes sans les confronter aux Français qui ne peuvent plus supporter les massacres impunis commis par Israël, cet Etat voyou qui a perdu son âme. Si les médias n’ont pas ce courage, qu’ils ne s’étonnent pas quand nous nous faisons entendre directement, comme, au hasard… à Belfort, Lille ou Vals-les-Bains.
Claude Raymond
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